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07/04/2025

Quel est l'impact de la réforme fiscale sur les pensions alimentaires ?

Réforme fiscale des pensions alimentaires

L'accord de coalition prévoit d'importants changements dans le traitement fiscal des pensions alimentaires. Ces réformes, qui visent à rendre le système fiscal plus simple et plus équitable, peuvent néanmoins avoir un impact considérable sur les accords existants.

Que signifie cela concrètement pour les débiteurs d'aliments ? Nous abordons les principaux points d'attention de la nouvelle réforme fiscale (2025) dans ce Wanted Fact.

Lisez également notre article sur la réforme fiscale dans Het Laatste Nieuws.

Qu’est-ce qui va changer ?

Actuellement, les débiteurs d’aliments peuvent déduire fiscalement 80 % des pensions alimentaires versées, à condition de satisfaire à quatre conditions cumulatives :

  1. L’obligation alimentaire repose sur le Code civil, le Code judiciaire ou une réglementation étrangère équivalente.
  2. Le bénéficiaire de la pension alimentaire ne fait pas partie du ménage du payeur.
  3. La pension alimentaire est versée de manière régulière.
  4. Les paiements peuvent être justifiés par des pièces probantes.

Ce régime visait à alléger la charge financière du débiteur. Toutefois, la réforme prévue va limiter cette déductibilité. L’accord de coalition stipule que la déductibilité des pensions alimentaires diminuera progressivement de 80 % à 50 %, et que les versements effectués vers des pays situés en dehors de l’Espace économique européen ne seront plus déductibles.

Aucune décision n’a encore été prise concernant le calendrier de la réduction, mais la diminution de la déductibilité ressort des tableaux de calcul annexés aux projets budgétaires. Bien qu’aucune disposition légale concrète n’existe à ce jour à ce sujet, les tableaux de calcul indiquent que la réduction se ferait progressivement, et ce, dès l’exercice d’imposition 2026 pour les pensions alimentaires payées en 2025.

La pension alimentaire versée en 2025 serait ainsi encore déductible à environ 70 %, en 2026 à 60 %, et en 2027 à 50 %. Cela signifie que les paiements effectués dès maintenant donneront droit à une déduction fiscale moindre dès l’année prochaine, alors même que la législation n’a pas encore été adaptée.

Un exemple illustrera mieux l’impact de ces pourcentages dégressifs. Supposons que vous versiez une pension alimentaire mensuelle de 600 EUR pour vos deux enfants. Voici à quoi ressemblera votre avantage fiscal dans le futur :

Comme vous pouvez le constater, il s’agit d’une réduction significative de la déductibilité en à peine trois ans.

Pour les personnes qui ont tenu compte de l’avantage fiscal lors de la fixation du montant de la pension alimentaire, ces nouveaux pourcentages plus faibles représenteront une mauvaise surprise financière. Ces nouvelles règles auront également, sans aucun doute, un impact sur les négociations relatives aux pensions alimentaires. Les parties opteront probablement volontairement pour un montant inférieur en raison de la déductibilité réduite, ce qui aura pour conséquence que les enfants seront, en fin de compte, les principales victimes de ces changements…

Sécurité juridique

La réforme fiscale soulève des questions concernant la sécurité juridique des parties concernées. En effet, les accords passés ont souvent été pris en fonction des avantages fiscaux qui sont désormais remis en question.

Dans ce contexte, le principe constitutionnel de l’État de droit revêt une grande importance. Ce principe implique qu'il existe des règles juridiques, mais qu'elles doivent être appliquées et mises en œuvre de manière transparente, cohérente et soigneuse. De plus, tous les citoyens doivent être traités de manière égale devant la loi. Lorsque la réforme fiscale affecte des accords antérieurs, cela pourrait conduire à un traitement inégal, notamment si la modification n’est pas proportionnée ou ne prend pas suffisamment en compte les obligations déjà contractées.

Le principe constitutionnel de l’État de droit repose, à son tour, sur trois autres principes fondamentaux : le principe de légalité, le principe d’égalité et le principe de sécurité juridique.

Ces changements ne touchent pas seulement la situation financière personnelle de nombreuses personnes, mais concernent également, en principe, le principe de sécurité juridique. Ce principe garantit aux citoyens une certaine stabilité par rapport à la législation qui leur est applicable. Il assure aux citoyens qu'ils connaissent leurs droits et obligations et qu'ils peuvent s’y référer. Pour garantir la sécurité juridique, l'État doit s’efforcer de familiariser les citoyens avec les règles qui les concernent dans un délai raisonnable. Lorsque les règles fiscales sont soudainement modifiées sans aucune ou sans mesures de transition adéquates, cela peut donc entraîner de l'incertitude.

Que pouvez-vous faire ?

Bien que l’adaptabilité de la pension alimentaire soit un principe, le Code judiciaire ne prévoit pas explicitement la possibilité d’adaptations sur la base de changements fiscaux comme ceux prévus par cette réforme. Cependant, il existe toujours la saisine permanente comme option... Mais est-ce que l’ajustement fiscal suffit pour obtenir la révision de la pension alimentaire par le biais de la saisine permanente ?

Pour cela, nous devons examiner la différence entre, d'une part, la possibilité d’ajustement de la pension alimentaire (en vertu du Code civil) et, d'autre part, la saisine permanente (en vertu du Code judiciaire).

Ajustement de la pension alimentaire

Tout d'abord, les parents peuvent convenir entre eux de modifier le montant de la pension alimentaire. Il est également recommandé de faire homologuer cet accord par le tribunal afin d’éviter d’éventuelles disputes à l’avenir.

Cette révision peut également avoir lieu en vertu de l'article 209 du Code civil ancien :

« Lorsqu'une personne fournissant l'entretien ou la personne en bénéficiant arrive dans une telle situation que l'une ne peut plus le fournir ou que l'autre n'en a plus besoin, que ce soit pour la totalité ou pour une partie, une exonération ou une réduction peut être demandée. »

De plus, la pension alimentaire peut être modifiée lorsque trois conditions cumulatives sont remplies :

  1. Il y a de nouvelles circonstances ;
  2. Ces circonstances surviennent indépendamment de la volonté des parties ;
  3. Cette situation modifie de manière substantielle la situation des parties ou de leurs enfants.

Lorsque ces conditions sont remplies, le parent peut demander au tribunal de modifier le montant de la pension alimentaire. La nouvelle réglementation fiscale répond en principe à ces trois conditions, ce qui pourrait constituer une raison valable pour saisir le tribunal afin d'ajuster la pension alimentaire. Mais l'inverse peut également se produire. L'afflux vers les tribunaux pourrait être tel que l'on ne souhaiterait pas autoriser la nouvelle réglementation fiscale comme motif de modification.

Saisine permanente

En vertu de l'article 1253ter/7 du Code judiciaire, le juge peut réexaminer la pension alimentaire à tout moment par le biais de la saisie permanente. Mais une modification législative, comme cette réforme fiscale, suffit-elle pour activer cette procédure ?

La saisie permanente ne peut être sollicitée que s'il existe de nouveaux éléments. L'article 1253ter/7, §1, alinéa 2 du Code judiciaire précise ce que l'on entend par ces nouveaux éléments :

« 1° en général, un fait qui n'était pas connu lors de la première demande ;

2° en ce qui concerne une prestation alimentaire, de nouvelles circonstances dans lesquelles se trouvent les parties ou les enfants, et qui pourraient modifier de manière substantielle leur situation ;

3° en ce qui concerne l'organisation du régime de résidence, le droit à un contact personnel et l'exercice de l'autorité parentale, de nouvelles circonstances qui pourraient modifier la situation des parties ou celle de l'enfant. Dans ce dernier cas, le tribunal ne peut néanmoins accepter cette nouvelle demande que si l'intérêt de l'enfant le justifie. »

La réforme fiscale pourrait être considérée comme un tel nouvel élément, mais ce n’est pas évident. Pour faire appel avec succès à la saisie permanente, la réforme   fiscale doit entraîner un changement substantiel dans la situation financière des parties concernées. Cela variera d’un dossier à l’autre et dépendra de l’interprétation du juge. Un juge pourra peut-être l’accepter, tandis qu’un autre pourrait considérer cela comme un abus et imposer une amende à la partie demanderesse (conformément à l’article 780bis du Code judiciaire).

Conclusion

Les nouveaux projets fiscaux entraînent une réduction de la déductibilité des pensions alimentaires. Il est important que les débiteurs d’aliments en tiennent compte, car cela pourrait affecter sérieusement leur situation financière.

Ces changements pourraient en principe servir d’argument pour demander au tribunal une révision de la pension alimentaire. La question est naturellement de savoir si les tribunaux considéreront cela comme une raison valable ou non. En raison d’un potentiel afflux de demandes, il n’est pas exclu que les tribunaux adoptent une attitude de retenue et rejettent de telles demandes.

Les conséquences concrètes de cette réforme sont difficilement prévisibles. Toutefois, il est fort probable que les tribunaux seront inondés de demandes de modification des pensions alimentaires. En effet, quelle que soit la somme de la pension alimentaire ou le revenu du débiteur, il est généralement tenu compte de la fiscalité lors de la détermination de la pension alimentaire.

Afin d’éviter un tsunami de procédures juridiques, nous proposons la solution suivante : appliquer la nouvelle réglementation fiscale uniquement aux nouveaux jugements et accords. Cela permettrait non seulement de réduire la charge de travail des tribunaux, mais aussi de garantir la sécurité juridique pour les accords de pension alimentaire existants.

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Vous souhaitez en savoir plus sur l'impact de cette réforme sur votre dossier ? Ou avez-vous d'autres questions concernant la pension alimentaire ? N'hésitez pas à contacter l'un de nos avocats.

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